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Kévin, l'ange mis sur ma route...
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17 mai 2007

suite

Il y avait aussi pendant ces réunions des enfants plus âgés qui nous donnaient beaucoup d’espoir. Certains parlaient bien, arrivaient à tout comprendre et se comportaient pratiquement normalement. J’observais ce qui allait arriver à Kévin plus tard, j’écoutais tous les conseils et avec ma mère nous prenions des décisions.

Elle a envoyé Kévin chez un kinésithérapeute pour le développement correct de ses membres, il y passait de longues heures très ennuyeuses, à répéter encore et encore les mêmes exercices et toujours avec le sourire, en faisant le clown pour amuser le docteur.

Elle a aussi décidée de l’emmener chez un orthophoniste pour lui apprendre à prononcer mieux les mots car il avait 3 ans et ne pouvait toujours pas parler, il sortait des phrases complètement incompréhensibles. De ce jour, il a fait d’énormes progrès. Bien sûr, il ne parlait pas par phrases entières mais savait dire ce qu’il voulait et je crois que même avec ces mots bizarres, nous l’avons toujours compris (par exemple : CRIC CRIC avec un geste du pouce vers la bouche voulait dire « j’ai soif »).

VI

Kévin avait trois ans quand j’ai décidé de quitter la maison pour vivre avec mon ami.
J’avais 22 ans, je devais bien quitter le foyer familial un jour et puis je souhaitais me bâtir mon avenir seule, loin du cocon.

Ce départ me rendait folle, je ne déménageais qu’à 5 ou

6 kilomètres

de là mais je savais que je ne serais plus à la maison tous les jours et l’idée de ne plus voir Kévin, de ne plus le toucher, de ne plus le voir me sourire tous les matins au réveil, de ne plus le regarder courir tous les jours vers moi les bras ouverts quand je rentrais du travail me rendait triste... J’avais l’impression d’abandonner mon enfant et j’ai beaucoup pleuré, surtout en cachette, car les gens me disaient « mais tu peux revenir souvent, tu habites juste à côté » mais que savaient-ils des moments passés avec Kévin la nuit, des bains que nous prenions ensemble, des histoires que je lui racontais le soir et qu’il mimait sans faire de bruit pour que sa « mamie » ( ma mère) ne vienne pas nous gronder.

Cela s’est très mal passé aussi pour Kévin, il se réveillait la nuit en pleurant et me réclamait sans arrêt. Ma mère le laissait m’appeler au travail, chez moi... Lorsque je passais chez mes parents (pratiquement tous les jours au début), il m’en voulait beaucoup, me cognait comme il pouvait et chaque retour chez moi était une déchirure, il me disait « toi pas aller là-bas, toi rester ici avec moi » et il pleurait à chaque fois. Que pouvais-je y faire ? à part aller le voir souvent, je n’avais pas de solution.

Il a fini par moins pleurer et à comprendre que même si je ne vivais plus avec lui, je l’aimais toujours et cela le rassurait. Il se calmait un peu plus, paraissait moins brutal avec moi mais par contre ne me lâchait pas de tout le temps que je passais chez mes parents et pleurait quand même à chaque fois que je rentrais chez moi.

Je l’ai pris chez moi en vacances l’été qui a suivi mon déménagement pour lui expliquer encore mieux la situation. Il était très jaloux de mon copain et nous séparait sans arrêt si nous avions le malheur de nous faire un bisou. C’était devenu un jeu, il riait mais je sentais qu’il était vraiment jaloux. Il a tout de même accepté la situation au bout de quelques mois et faisait maintenant la différence.

Bien-sûr quand ma mère le grondait, ou qu’il était fâché, ou que je n’étais pas venu pendant quelques jours, il appelait pour me dire « veux aller chez saya (Sonia en langage Kévin) ».

Il adore mes parents, les autres membres de la famille et il leur donne toute l’affection dont il est capable mais si je suis dans la même pièce que lui, il veut faire pareil que moi, il veut s’asseoir à côté de moi, il veut manger la même chose que moi... Cette relation particulière que j’ai avec lui est due je le pense au fait que Kévin dormait dans ma chambre, avec moi, je l’habillais, je le coiffais, le changeait comme une maman, sans jamais rien lui interdire puisque mon rôle était celui de la grande sœur et pas de la maman qui gronde et lui interdit certaines choses. J’avais le rôle le plus simple, celui d’être là comme une grande sœur qui lui faisait faire des trucs sympas.

Bien sûr ma mère est sa vraie maman de cœur. Il appelle ma mère « mamie » parce que Sébastien et Christophe l’appellent ainsi mais pour lui mamie veut dire maman. Par exemple, il appelle ma sœur « maman » parce que sa petite fille qui a pratiquement le même âge que kévin appelle sa mère « maman », ce qui est logique. Donc pour lui, ma sœur s’appelle maman. C’est un prénom comme un autre mais c’est très rigolo.

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